le plein de confiance

LE PLEIN DE CONFIANCE

Des bancs de l’école au fauteuil des responsabilités

 

Je décidais donc de reprendre mes études. Direction la MFR pour préparer, en dix mois, un BTS en commerce. Nous étions une vingtaine, venus d’horizons, d’âges et de niveaux différents. L’école s’appuyait sur l’entraide, avec une approche pédagogique bienveillante : aider celui ou celle d’entre nous qui ne comprenait pas une notion. Ce système nous permettait d’assimiler solidement nos connaissances en les reformulant et en partageant nos compréhensions. Des temps spécifiques étaient même prévus à cet effet.

C’est à ce moment que je découvris le plaisir de transmettre. J’aimais expliquer des notions de marketing ou de gestion que j’avais autrefois survolées au lycée, me rappelant mon professeur de gestion en bac pro, à peine plus âgé que moi, découvrant l’enseignement pour la première fois. À l’époque, le BFR, l’EBE de nos amis comptables ou les 4P du marketing ne m’intéressaient pas.

Puis, il y eut ce voyage à Londres, dont je garde un souvenir marquant. Pendant l’allée jusqu’à Calais, je pris le micro du car et ambiancé l’ensemble des voyageurs, les invitant à chanter. C’était l’époque du karaoké, et je n’ai pas lâché le micro.

L’examen fut une formalité avec un titre : major de promotion. Pour la première fois de ma vie, je terminai premier quelque part ce qui avait décuplé ma confiance en mes capacités.

Parallèlement, j’avais quitté le football pour m’investir dans le badminton. J’avais besoin d’un renouveau, d’un second souffle. Le foot, autrefois une passion, ne m’apportait plus aucun plaisir. Passant d’un sport collectif à un sport plus individuel (même si joué en double), je m’inscrivis pour la première fois dans un club lors de ma reprise d’études.

A la première assemblée générale, je rentre dans le bureau au poste de secrétaire. Puis à la seconde, on me poussa à prendre la présidence du club. J’acceptai, bien que je n’aie aucune idée de l’investissement que cela impliquerait.

Pendant sept ans, j’ai mis toute mon énergie à construire un club reconnu dans la région. Je suis fier des projets menés, souvent inédits pour le club. Nous avions structuré le bureau, fédéré nos membres, et même créé un emploi jeune à l’époque.

Il y eut évidemment des accrochages avec certains membres du bureau, mais cela faisait partie du jeu du management. Parmi nos réussites, j’avais lancé un tournoi double nocturne. Une idée novatrice, née de notre salle aux parois translucides, rendant impossible le jeu en journée à cause du soleil. Les deux éditions que nous avons organisées furent un succès.

Cependant, je sentais que cette tâche m’épuisait. Après avoir formé une équipe solide, je décidai de passer le relais. Le club, après deux années supplémentaires, quitta la fédération pour revenir à un format purement loisir.

De mon côté, j’avais déjà tourné la page, en partie à cause de nouvelles priorités. La naissance de mon deuxième enfant, combinée à un investissement immobilier (et à des travaux en tout genre), m’avait détourné de cet engagement.

Fermons la page « badminton » et reprenons le cour de ma vie trois ans en arrière, après mes études, mon bac +2 en poche. J’avais rejoint un projet entrepreneurial avec des amis qui recherchaient un responsable pour un magasin de signalétique et d’impressions diverses. J’ai appris, entre autres, à sourire davantage aux gens, une compétence qui me manquait apparemment, selon les retours de quelques clients à la direction.

Je travaillais six jours par semaine, du lundi matin au samedi soir, pour faire décoller ce concept. Je me souviens de l’été 1998 ou j’avais eu l’idée de sortir des tee-shirts sur la coupe du monde. Un carton en termes de chiffres d’affaires, malheureusement cela ne dura pas. Après deux ans d’efforts, épuisé, j’ai demandé à quitter l’aventure. Ce projet économiquement fragile, combiné à un mauvais emplacement et une trésorerie insuffisante, avait eu raison de moi. Quelques mois après mon départ, le magasin ferma définitivement ses portes.

Cette transition marqua un tournant dans ma vie. Une question me hantait : dans quelle direction pourrai-je aller désormais ? J’entrais dans une phase où il me fallait, semble-t-il, rentrer dans le moule : construire une famille et en assumer la charge. Dans le désordre : un mariage, une maison, des enfants, une belle-mère…

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           Jour de Londres