LE SPORT

Une place centrale au cœur de ma santé

 

En regardant dans le rétroviseur, je réalise que ma vie professionnelle a été rythmée par des cycles d’environ dix ans. Une décennie dans l’informatique, une autre dans la cohésion d’équipe, et désormais un nouveau chapitre entamé dans l’univers de la scène. Pourtant, tout au long de ces cycles, une constante a toujours été présente : le sport santé.

Mes semaines professionnelles ont souvent été planifiées en fonction de mon programme sportif. Et non l’inverse. Aujourd’hui, j’essaie de bouger mes fesses tous les deux jours, mêlant diverses disciplines complémentaires. Mais ce sont surtout certaines pratiques qui reflètent ce que je suis, nourrissent mon état d’esprit et servent ma quête de sens.

Comme vous le savez, j’ai commencé par la pratique du football puis le badminton, jusqu’à ce que les « petits jeunes », dont je faisais partie auparavant, ne commencent à me battre. Une transition s’imposait. C’est ainsi que je me suis tourné vers une autre discipline : les trails nature, en particulier ceux dans nos montagnes. Non pas pour la performance ou les classements, mais pour vivre une compétition avec moi-même : franchir la ligne d’arrivée sans un regard sur le chrono.

Le trail invite à l’introspection, particulièrement lorsque le mental prend le relais d’un corps usé par les vibrations et chocs de la course. Les pensées affluent : Des pics d’euphorie, des moments d’hallucinations, et ce sempiternel « Mais qu’est-ce que je fais là  ? ». Malgré tout, ces efforts m’ont offert des décors magnifiques , des levers de soleil à couper le souffle et des paysages dignes de cartes postales.

Bien sûr, tout n’a pas été idyllique. Comme ce ravitaillement sur un trail hivernal, à la fin duquel le retrait de mes gants par -10°C m’a valu une sévère onglée. Ou cette blessure due à une prise de relaxant pour compenser un lumbago. Une erreur qui m’a coûté un décollement de l’aponévrose à la cheville à la suite d'une chute. Ces incidents m’ont ouvert les yeux sur les traumatismes infligés par l’ultra-endurance et m’ont poussé à réévaluer mes objectifs, notamment l’abandon d’un autre rêve : la Diagonale des Fous (Célèbre trail sur l'île de la Réunion)

Peu importe, il existe d’autres pratiques beaucoup moins éprouvantes pour le corps. Je me souviens de ce jour où mon binôme d’émission m’a parlé de son investissement : un vélo de route. Sceptique à l’idée de troquer les chemins caillouteux pour du bitume (j’avais un VTT), je me laissais pourtant convaincre. Cette pratique, moins impactante physiquement, me permettrait de prolonger mes sorties running tout en ménageant mon corps. Je ne voulais pas arriver au point où je ne pourrais plus courir à force d’enchaîner trop de kilomètres.

Je m’étais toujours imaginé acheter un vélo à la retraite, pour rejoindre un club de cyclotouristes aux cheveux grisonnants et garder une activité sportive adaptée. Pourtant, ce que je ne savais pas encore, c’est que cette décision allait réveiller un rêve enfoui, enfoui mais bien vivant au fond de moi.

Gravir les cols mythiques du Tour de France : voilà le nouvel objectif qui s’est imposé à moi. Tout commença avec la Croix de Fer, conquise lors d’un week-end dans les Alpes. Puis, ce fut au tour du Tourmalet, du Ventoux, et bien d’autres encore : l’Alpe d’Huez, le Galibier, l’Izoard, l’Aubisque, … Chaque ascension m’a arraché des litres de sueur mais surtout la satisfaction intense d’atteindre le sommet valait tous les efforts consentis.

Ces longues montées m’ont offert bien plus qu’un défi physique : elles m’ont renforcé mon abnégation, ma résilience, et cette discipline intérieure nécessaire pour aller au-delà de ses propres limites. À chaque coup de pédale, c’était un peu plus qu’une simple ascension ; c’était une leçon de vie gravée dans l’effort.

Le sport a toujours été mon allié, un pilier essentiel pour construire un équilibre dans ma vie, en particulier à travers les disciplines d’endurance. Il m’a permis de renforcer mon estime de moi, ma confiance et mon affirmation personnelle, des qualités indispensables dans l’affrontement du quotidien. Je suis intimement convaincu que l’activité physique, alliée à une bonne alimentation et à un sommeil réparateur, constitue le trio gagnant pour vivre longtemps et en bonne santé.

L’objectif est clair : éviter de finir ma vie diminuée, dépendant des autres. J’en ai malheureusement été témoin avec mon père, et cette expérience m’a marqué profondément. Je refuse de céder à ce même sort et ferai tout pour prévenir les risques qui pourraient s’y apparenter.

Comme je le raconte dans Paradise, nul n’échappe complètement à son destin, à la fatalité ou à la malchance. Mais si nous avons la possibilité d’agir en amont, de réduire les dangers et de préserver nos chances, alors nous devons saisir cette opportunité sans hésitation.

Et puis, pour conclure ce chapitre, j’aimerais vous parler d’une tradition qui me caractérise plutôt bien. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2019, quelles que soient les conditions climatiques ou mon niveau de motivation au réveil après une courte nuit de réveillon, je plonge dans l’eau froide d’un étang proche de chez moi. Il y eu des matins où la température extérieure n’aidait pas—je me souviens notamment de ma première fois, où l’eau était probablement aussi froide que l’air, à peine cinq degrés. Pourtant, chaque année, je relève ce défi, toujours accompagné de proches, ce qui ajoute une dimension de partage et de motivation à cette tradition.

Vous vous demandez sûrement pourquoi ? Il y a bien sûr l’aspect santé. Les bains froids boostent la circulation sanguine et renforcent le système immunitaire. Mais surtout, c’est une véritable épreuve mentale. Ce rituel fait partie de mes nombreux socles de stabilité, de mes habitudes de futur centenaire. Il symbolise la nouvelle année, certes, mais surtout il m’entraîne à affronter l’année avec résilience. Il ne faut pas réfléchir pour se jeter dans une eau glacée. Respirer consciemment devient une aide précieuse pour y rester plus longtemps, et à la sortie, la sensation de chaleur qui envahit le corps est surprenante, presque euphorique. Ce sont les endorphines qui inondent mon corps—un plaisir similaire à celui du sport, que j’aime sans doute pour cette même montée d’énergie après l’effort.

Finalement, il faut peut-être un certain grain de folie pour se lancer. Mais c’est aussi cela qui donne du sens à mes défis de vie, renforcé par le fait qu’il est toujours partagé pour créer des souvenirs uniques.

Oser l’inconfort, cultiver la différence, se dépasser toujours. Car c’est dans ces instants hors du commun que l’on se sent réellement vivant.

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Jour de première montée du Ventoux